Un verre avec Victoire Loup, journaliste gastronomique et consultante culinaire

Son approche unique de la cuisine et son amour pour les cocktails sans alcool nous ont captivés.

Nous avons eu l'opportunité d'interviewer Victoire Loup, la passionnante journaliste gastronomique basée entre Paris et Los Angeles. Son approche unique de la cuisine et son amour pour les cocktails sans alcool nous ont captivés. Un véritable modèle à suivre dans le monde de la gastronomie !

 

Bonjour Victoire, est-ce que tu pourrais te présenter en une phrase ?

 

Je suis journaliste gastronomique, consultante culinaire et auteur de livres de cuisine basée entre Paris et la Californie. 

 

Génial ! Vivre entre Paris et Los Angeles doit t’offrir une diversité culinaire unique. Comment ces deux villes influencent-elles ton travail et ton approche à la cuisine ?

 

C’est une chance de vivre entre deux villes, de trouver mon rythme entre l’énergie de Paris et le calme de Los Angeles, la culture et les traditions de la France et la nature et l’innovation de la Californie… 

 

Vois-tu une différence de consommation entre Paris et Los Angeles ?

 

Absolument. En France on est fidèle à nos adresses préférées, aux restaurants de quartier. On essaie des nouveaux endroits mais on n’oublie jamais nos favoris. À Los Angeles beaucoup de gens se précipitent sur les nouvelles ouvertures, mais préfèrent multiplier les one-shots que de devenir un habitué quelque part. L’autre différence également : la spontanéité ! À Paris il suffit de se balader dans un quartier, et trouver une bonne adresse au coin de la rue. À Los Angeles, comme tout se fait en voiture, les gens réservent les restaurants des semaines en avance.

 

Et sur les boissons ?

 

On consomme beaucoup moins d’alcool qu’en France ! Tout d’abord, il n’est pas toujours évident de trouver du bon vin à un prix raisonnable. On est également très influencés par le fait que la ville soit immense, et qu’il faille utiliser la voiture pour aller dîner au restaurant ou chez des amis. Et enfin, l’esprit « wellness » est omniprésent, les gens préfèrent dîner tôt, boire moins, se coucher à une heure décente (tous les bars et boîtes ferment à 2h) et aller faire une randonnée le lendemain matin !

 

En tant que consultante culinaire, tu conseilles des chefs et des marques F&B. Quels sont les principaux défis auxquels ces professionnels sont confrontés aujourd’hui, et comment les aides-tu à les surmonter ?

 

Avant le Covid, j’accompagnais de nombreux restaurants et chefs français qui souhaitaient s’installer aux États-Unis. Aujourd’hui, ces projets d’expansion sont beaucoup moins fréquents, donc j’accompagne les chefs sur des projets éditoriaux : rédaction de livres de cuisine, dossiers de presse, élaboration de menus, copywriting… 

 

On associe tellement ce que l’on mange à ce que l’on boit, qu’il est presque surprenant d’apprendre que tu bois peu. Travailler dans ce milieu sans boire, c’est difficile à assumer ?

 

C’était difficile à mes débuts il y a dix ans : trouver sa place aux États-Unis en tant que journaliste gastronomique tout en étant étrangère, femme, jeune, et en faisant attention à ce que je mettais dans mon corps, ça n’était pas évident ! Mais j’ai toujours assumé mes choix et le monde a évolué depuis. Aujourd’hui, en Californie, c’est à la mode d’être « no/low » (pas ou peu d’alcool), et il y a une telle effervescence dans le secteur des boissons sans alcool !

 

Tes recettes / remèdes après cuites de ton livre semblent très originales. Comment as-tu développé ces recettes pour les lendemains de fêtes ?

 

Mon livre Cuites est l’idée géniale de mes amis et co-éditeurs Human Humans. J’ai ensuite interviewé 60 chefs pour récolter leurs histoires de soirées trop arrosées et les plats qui les ont sauvés le lendemain matin. Meilleurs Ouvriers de France, chefs étoilés et les cuisiniers les plus cools de l’Hexagone nous partagent leurs recettes favorites : les spaghetti di mezzanotte de Giovanni Passerini, le croque-monsieur de Jody Williams, la tarte du lendemain de Philippe Conticini ou encore le bacon and egg muffin de Greg Marchand... Ma recette à moi n’apparait pas dans le livre, mais c’est un dahl de lentilles corail avec beaucoup de gingembre frais : j’en prépare chaque année le 31 décembre pour adoucir le réveil du lendemain !

 

Victoire Loup connait tous les rouages de la scène culinaire.

Pour l’apéro, qu’est-ce que tu conseilles ?

 

Lorsque je bois un verre à la maison, je choisis un bon Bourgogne ou une margarita au mezcal, en remplaçant souvent le jus de citron vert par du jus de yuzu. Mais comme la plupart du temps j’opte pour le sans alcool, j’ai toujours chez moi des canettes de Ghia, une marque de Spritz booze-free créée par une amie française à Los Angeles. Et lorsque je suis chez mes parents dans le Sud de la France, j’ouvre une bouteille d’Osco sur la terrasse, dans un verre à whisky avec un large glaçon comme ceux des mixologistes.

 

Si on te propose un cocktail sans alcool, qu’est-ce que tu commandes ?

 

Je fuis le sucre dans les cocktails sans alcool ! Tout sauf un jus de fruits en bouteille ou une virgin colada. Un verre d’eau pétillante avec un splash de gingembre ou de yuzu me suffit amplement, si l’établissement ne propose pas de mocktail ou d’apéritif sans alcool parmi mes marques favorites.  

 

Un endroit où tu aimerais partager un verre d’OSCO ?

 

Cet été à Port Cros, avec tous nos amis, à l’heure où le soleil se couche. 

 

Tu es plutôt bistro ou gastro ?

 

Plutôt bistro au quotidien, mais j’adore les étoilés décomplexés. 

 

Une adresse à découvrir, quel est ton petit QG parisien ?

 

À Paris j’habite dans le VIIème, qui ne fourmille pas de nouvelles adresses malheureusement. La plupart du temps, je traverse la ville pour voir mes amis ou mes clients. Mais à chaque voyage, mon mari et moi trouvons le temps de dîner en amoureux au Cinq Mars rue de Verneuil, pas très loin de chez nous. 

 

Et à Los Angeles ?

 

Gjusta dans le quartier de Venice, sans hésitation. Pour un petit dej, un déjeuner sur le pouce ou un dîner al fresco… Mon adresse préférée depuis que j’ai déménagé ici il y a bientôt dix ans. 

 

Quelles sont tes actualités ? Des nouveaux projets à venir ?

 

Cette année j’ai principalement des missions de conseil et de rédaction, j’ai fait le choix de ne pas faire l’événementiel ou d’autre livre afin de garder du temps pour plusieurs projets perso !

 

Le mot de la fin?

 

Je viens de dîner dans un restaurant étoilé incroyable, Kato, où ils ont un sommelier sans alcool et le pairing était absolument bluffant. J’ai récemment parlé de cette tendance dans un podcast pour ceux qui voudraient explorer le sujet, voici le lien de l’épisode !
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